
Le 22/09/2022
De 18h30 à 20h00
Intervenante·s




Envisager la guerre comme opérateur du temps, c’est s’interroger sur la manière dont la guerre refaçonne et/ou fait émerger des catégories ou des expériences dans lesquelles les temporalités des sociétés en paix sont brutalement bouleversées par l’irruption de l’événement et par l’épreuve.
Temps de l’urgence, de l’attente, de l’ordinaire et de l’extraordinaire ; temps des opportunités, du réagencement des possibles et d’inventions multiples ; temps des utopies, eschatologie : la liste ici dressée des produits de l’opérateur « guerre » sur le temps est loin d’être exhaustive.
C’est en premier lieu à l’échelle de l’intime - celle des couples - que Clémentine Vidal-Naquet interroge la question dans le cadre de la Première Guerre mondiale. À une échelle intermédiaire, celle de l’institution scolaire et de ses acteurs Emmanuel Saint-Fuscien propose une lecture de la façon dont la guerre transforme les temporalités au sein des établissements scolaires. C’est enfin à l’échelle d’une société, d’un régime et de son idéologie que Christian Ingrao regarde la subversion des temporalités portées par la guerre entrevue et vécue par les nationaux socialistes.

productions ayant inspiré l'événement
Nicolas Beaupré « La guerre comme expérience du temps et le temps comme expérience de guerre », in Vingtième Siècle. Revue d’histoire, Q. Deluermoz et L. Bantigny (dir.) « Historicités du 20e Siècle, p.166-181 (2013)
Christian Ingrao, "le cas nazi, entre panique, espérance et génocide" conférence du collège de France (2019). En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=fKCyaG8PcyQ
Claire Morelon Claire, “Sounds of Loss: Church Bells, Place, and Time in the Habsburg Empire during the First World War”, in Past & Present, Volume 244/1, p. 195-234 (2019)
Manon Pignot, L'appel de la guerre. Des adolescents au combat, 1914-1918, Paris, Anamosa (2019)
Emmanuel Saint-Fuscien, L'école sous le feu : janvier et novembre 2015. Essai d'histoire du temps présent, Paris, Passés composés, 2022 (14 septembre).
Clémentine Vidal-Naquet, Couples dans la Grande Guerre. Le tragique et l'ordinaire du lien conjugal, Paris,Belles lettres (2014)
Christian Ingrao, La Promesse de l’Est. Espérance nazie et Génocide 1939-1943, Le Seuil, Paris (2016)
structures porteuses
Laboratoire interdisciplinaire d'études sur les réflexivités - Fonds Yan Thomas-LIER-FYT (CNRS/EHESS)
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Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron - CESPRA (CNRS/EHESS)
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Envisager la guerre comme opérateur du temps, c’est s’interroger sur la manière dont la guerre refaçonne et/ou fait émerger des catégories ou des expériences dans lesquelles les temporalités des sociétés en paix sont brutalement bouleversées par l’irruption de l’événement et par l’épreuve.Temps de l’urgence, de l’attente, de l’ordinaire et de l’extraordinaire; temps des opportunités, du réagencement des possibles et d’inventions multiples; temps
Envisager la guerre comme opérateur du temps, c’est s’interroger sur la manière dont la guerre refaçonne et/ou fait émerger des catégories ou des expériences dans lesquelles les temporalités des sociétés en paix sont brutalement bouleversées par l’irruption de l’événement et par l’épreuve.
Temps de l’urgence, de l’attente, de l’ordinaire et de l’extraordinaire ; temps des opportunités, du réagencement des possibles et d’inventions multiples ; temps des utopies, eschatologie : la liste ici dressée des produits de l’opérateur « guerre » sur le temps est loin d’être exhaustive.
C’est en premier lieu à l’échelle de l’intime - celle des couples - que Clémentine Vidal-Naquet interroge la question dans le cadre de la Première Guerre mondiale. À une échelle intermédiaire, celle de l’institution scolaire et de ses acteurs Emmanuel Saint-Fuscien propose une lecture de la façon dont la guerre transforme les temporalités au sein des établissements scolaires. C’est enfin à l’échelle d’une société, d’un régime et de son idéologie que Christian Ingrao regarde la subversion des temporalités portées par la guerre entrevue et vécue par les nationaux socialistes.
Envisager la guerre comme opérateur du temps, c’est s’interroger sur la manière dont la guerre refaçonne et/ou fait émerger des catégories ou des expériences dans lesquelles les temporalités des sociétés en paix sont brutalement bouleversées par l’irruption de l’événement et par l’épreuve.
Temps de l’urgence, de l’attente, de l’ordinaire et de l’extraordinaire ; temps des opportunités, du réagencement des possibles et d’inventions multiples ; temps des utopies, fin des temps : la liste ici dressée des produits de l’opérateur « guerre » sur le temps est loin d’être exhaustive.
La présente table ronde se propose de les explorer en partie en rassemblant des historiennes et historiens ayant travaillé sur l’expérience de guerre des groupes sociaux, sur les pratiques de violence, sur l’interaction entre l’État et les populations, sur les dimensions de l’intime, du genre et des âges de la vie ; des historiennes et des historiens qui s’interrogent sur les produits ici désignés à partir de leurs champs empiriques, des conflits qu’ils et elles ont explorés.
Le parti heuritisque est ici d’envisager la question du temps de guerre à trois échelles distinctes, pour observer la façon dont l’expérience de guerre bouleverse les temporalités ordinaires, en imposant des stratégies adaptatives inédites aux acteurs sociaux, transformant de ce fait leur présent, leur passé et leur futur.
C’est en premier lieu à l’échelle de l’intime - celle des couples - que Clémentine Vidal-Naquet interrogera la question dans le cadre de la Première Guerre mondiale. En 1914, le surgissement de la guerre, en mobilisant massivement les hommes, sépare brutalement des couples dont le seul lien régulier, dès lors, devient épistolaire. L’urgence, la longue durée du conflit et le futur incertain ordonnent alors à la fois les attitudes matrimoniales et le partage des intimités. Comment l’interaction épistolaire organise dès lors un nouveau temps de partage conjugal, dans lequel l’instant de l’écriture de la lettre et de sa réception, l’attente du retour, les projets d’avenir imaginés, la perception fantasmée du temps passé deviennent les conditions d’un maintien illusoire dans le temps de paix malgré les temps paroxystiques traversés ?
Clémentine Vidal-Naquet (UPJV, Centre d’Histoire des sociétés, des sciences et des conflits) : Guerre, interaction épistolaire et illusion du temps partagé
À une échelle intermédiaire, celle de l’institution scolaire et de ses acteurs, comme interface d’interaction entre l’état et le social, Emmanuel Saint-Fuscien proposera une lecture de la façon dont la guerre transforme les temporalités au sein des établissements scolaires. La vie scolaire est structurée par la question de la maîtrise institutionnelle et pédagogique du temps : Rentrée, vacances, emploi du temps, temps d’enseignement, temps des programmes, temps des activités, se placent au cœur des préoccupations des administrateurs, des enseignants, des élèves et de leur famille. En bouleversant - souvent radicalement - les temporalités scolaires (rentrée décalée, programme interrompu, emploi du temps modifié) le surgissement de l’événement guerrier (ou de l’événement rabattu vers la guerre) vient d’abord percuter le temps routinier et ordinaire structurant les pactes éducatifs tissés entre les acteurs scolaires.
A sa façon, la manière dont les attentats de 2015 – événement largement rabattu vers la guerre dans un pays en paix – ont bouleversé les mondes scolaires offre un exemple qui permet de mieux saisir la façon dont la guerre ou son imaginaire vient percuter le temps scolaire.
Emmanuel Saint-Fuscien (EHESS, Lier-Fyt) Guerre et temps scolaire : ébranlement et réagencements
C’est enfin à l’échelle d’une société, d’un régime et de son idéologie que Chrisitan Ingrao regardera la subversion des temporalités portées par la guerre entrevue et vécue par les nationaux socialistes. La guerre qui commence le 1er septembre 1939 est sans conteste une guerre du passé : les acteurs qui s’y engagent y investissent la mémoire du conflit précédent, mémoire qu’on peut suivre à la trace dans les linéaments d’une remémoration tantôt panique, tantôt technique, invariablement vindicatoire dans les discours et les pratiques nazis. La guerre nazie est une guerre de la revanche, une guerre du passé, mais elle ouvre par ailleurs sur un bouleversement profond de l’économie émotionnelle de la croyance ainsi que sur les horizons de temporalité du Reich. La guerre, en effet, c’est le moyen de la conquête du Lebensraum, conquête qui permet d’envisager la réalisation de l’utopie : la construction de ce Reich Millénaire qui constitue la promesse nazie d’un futur idéal. La guerre, ainsi, est le Janus nazi.
Christian Ingrao, (CNRS EHESS, CESPRA) : Janus invoqué : guerre, ordres du temps et émotions nazies
C’est à Manon Pignot (UPJV, Centre d’Histoire des sociétés, des sciences et des conflits), historienne de ce que la guerre fait au temps de la vie – et particulièrement de l’enfance et de l’adolescence – observé à ces trois échelles que reviendra la charge de modérer la table ronde.
Impossible les 24 et 25 possible les 21, 22 et 23 septembre
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